Espace désigné, soumission vivante hors de soixante mains ; buste, ébauches, rondes bosses, acrostoles, têtes et figurines, torses et reliefs ; chastes matières des bois, du béton, de cuir et du cuivre, de la tôle et du fer ; ripaille de formes et de façons, vents d’oracles et idées, trains de couleurs et de sens, traces d’estime et de foi ; bataclan soucieux, surenchère de l’esprit qui vole et du matériau qui pèse ; nombre et combinaison de sculptures enfin… posées, visitables, habitées par le cloître du palais Granvelle auquel elles rendent son puits, sa surface, ses rosiers, ses arbres et son intimité avec le dieu. Mais aussi, Sculpture vivante pour dire combien chez nous l’on dessine, grave meule et burine et sait le montrer, comme le feraient des constructeurs de villes, avec ces divers styles et ces temps divers qui fondent l’harmonieux chaos de nos cités. Mais surtout Sculptures vivantes comme une foire aux échanges, l’échange des adresses et la vive salutation des talents ; un carrefour d’oeuvres et d’artistes rassemblés dans ce lieu splendide de Besançon, une alliance de trente créateurs en exposition jusqu’au 29 juin, conçue et animée par Paul Bourquin et ses amis comme un protocole de l’art et de l’amitié.

B.C.